mercredi 9 décembre 2015

Le harcèlement scolaire, cette effrayante banalité


Je ne me considère pas comme une journaliste d'actualité. Je fonctionne à l'empathie, j'analyse avec recul, et j'aime la profondeur de jugement. Je ne suis pas là pour relater des faits que je ne peux expliquer.

En général je ne réagis pas lorsqu'il se passe un événement, parce que comme je vous le dis, sommeille en moi en philosophe qui a besoin de comprendre, de trouver le pourquoi du comment et d'exposer mes solutions par A+B...

Or, en lisant la presse aujourd'hui je me trouve face à deux faits divers qui me font froid dans le dos:

Une jeune fille de 12 ans se donne la mort, laisse derrière elle une lettre expliquant le harcèlement qu'elle subit à l'école et par extension via internet.

Une autre demoiselle de 16 ans, la même journée se défenestre du dernier étage de son collège.

Je ne vous rapporte ici pas les faits. Parce que honnêtement, la morbidité n'est pas mon loisir. J'aimerais simplement souligner un fait qu'on semble nier ici en Belgique.

Le harcèlement scolaire est une réalité. Le harcèlement scolaire tue, blesse, marque, façonne des individus blessés pour l'avenir.

Après, j'admets plus que volontiers que c'est une problématique délicate. Parce que d'une part, que pouvons nous y faire? De qui est-ce le rôle?

Des professeurs? Ces mêmes professeurs dont les interactions avec les élèves sont de plus en plus compliquées, ces professeurs qu'on accuse de tous les maux, à qui on ne fait pas grande confiance?

Les parents peut-être? J'aimerais voir ça... Comment pourraient-ils les pauvres connaitre les souffrances morales qui sont infligées à leurs enfants, trop honteux pour avouer qu'ils sont rejetés par leur communauté?

Les ministres? Là, je n'ai guère d'espoir car quand on voit le programme mis en place par Joëlle Milquet en septembre que vous pouvez consulter ici , c'est loin d'être gagné.

Pour être honnête, le harcèlement scolaire n'est pas un concept qui m'est étranger. J'ai passé de mes 12 à 15 ans à être considérée comme une folle, débile pestiférée, paumée par le reste de l'école.

Je vous assure avec la main sur le cœur que je n'ai même jamais véritablement compris les raisons d'un tel statut. Disons seulement qu'il m'a valu des humiliations quotidiennes durant des longues années. Une jeune fille très sympathique de l'époque avait par exemple rédigé une pétition pour que je sois expulsée du cours de dessin de l'académie de ma ville. Si elle passe par là... (Salut Catherine je t'emmerde, toi et ton relooking dans le Flair bien ridicule il y a quelques années.)

Mais j'imagine que j'ai eu la chance de vivre à une époque sans internet...

Je n'ose pas imaginer la méchanceté des enfants, ni l'effet dévastateur sur le moral que cela a quand c'est de manière incessante.

Pourtant, j'aimerais. J'aimerais trouver un terrain de discussion avec ces enfants. Je pense qu'il faut les aider ABSOLUMENT, ils n'ont actuellement rien pour se défendre, pour prendre la parole.

Mettons nous dans la tête qu'il n'y a pas de petite querelle. Se sentir mal à 12 ans c'est tout de même se sentir mal, et tout le monde n'a pas la chance ou la capacité de relativiser. Combien d'entre nous ont fait des actions qui leur semblaient normales ou anodines sur le moment, sans imaginer les conséquences que cela avait sur autrui?

L'ouverture du dialogue doit se faire!

A cette époque où les différences deviennent de plus en plus sujet de débat. On les adore, les admire, les prône tout en se retrouvant avec le FN qui cartonne tout en France!

Je ne prétends pas avoir la solution. Ou du moins si, je sais qu'elle passe par le dialogue. Elle passe par ce moment où on arrêtera de croire qu'il ne faut pas responsabiliser nos enfants sur le bien et le mal. On donne de plus en plus d'outils aux enfants sans leur donner les limites qui viennent avec.

Le jour où on nous laissera parler aux enfants, qu'on cassera les cages dorées et intouchables que deviennent les écoles en matière de dialogue, et bien ce jour là on pourra commencer quelque chose.

Les gars, si ça vous intéresse, je suis toute prête à venir vous parler...

On peut trouver une solution ensemble, mais un premier pas ce serait quand même d'en parler.






Je vous laisse avec un gif, parce que, quand même, les
gifs c'est un peu la vie!







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