dimanche 31 janvier 2016

Ma peau va mieux

Salut!


J'espère que vous allez bien les amis. Moi j'ai eu un weekend éprouvant. #truestory

Mais bon... Après avoir pesé le pour et le contre de me lamenter sur tout ce qui ne va pas chez moi et dans ma vie, je me dis que à quoi bon, autant parler de ce qui va pas trop mal.

Du coup, vous souvenez vous du produit que j'avais commencé à utiliser il y a 10 jours pour enfin en finir avec l'acné?

Oh! Là haut dans le ciel! C'est un oiseau? C'est un avion? Mais non... C'est Boufbouton le terrasseur d'acné!!!

Rayon anti sébuuuum!!!!

Donc, du coup, mon fameux suceur de sébum, Sébuprep (je ne touche rien sur cette "pub" hein, genre qui sait?) de la gamme Environ, commence peu à peu à me révéler ma peau à elle même.

J'avais oublié que je n'étais pas supposée peler 365 jours par ans, tout en brillant comme une petite ampoule à d'autres endroits! J'ai la peau douce comme un beau cuir les amis!

J'aime.

Bon, après c'est un travail de longue haleine, la peau a beau s'être grandement améliorée, les boutons sont toujours là. Mais ils se sentent menacés, je peux le dire.

J'ai bon espoir d'enfin leur foutre la claque magique que l'âge adulte a apparemment trouvée totalement non nécessaire de leur mettre.

Donc... Bientôt...

Votre boutonnard a évolué en Potouttclean







mercredi 27 janvier 2016

Seum city

Il est de ces journées où le monde entier te crie que Oh, doucement!

Ces journées là, la coupure que tu t'es faite au doigt la veille a gonflé, rougi et t'élance douloureusement. Ces journées là, la petite blonde de presque trois ans qui t'appelle Marraine, sort de la sieste, le regard vide et buté. Elle s'installe sur le divan et fixe le vide comme s'il n'y avait rien à vivre de bien.

Tu réalises alors. Tu réalises la peur de parfois te tromper. De croire au monde, alors qu'il n'y a peut-être même pas de monde. Tu sens en toi que malgré tout ce que tu tentes, tu n'auras jamais la certitude que ce que tu es en train de faire est de réussir ta vie.

Les rebelles c'est des cons. Ils font que se faire remarquer. Et parfois c'est pesant de marcher dans la gadoue hors des sentiers battus. Tu aimerais avoir un endroit à toi, un endroit sans peur, sans reproche, où tu sais que même si là, c'est pas l'extase, c'est juste un mini pixel sur l'énorme grande image du monde...

Je regarde sans voir, je vis par désespoir,
L'haleine qui ne souffle plus, le coeur qui pompe le vide,
Le corps devient livide de ce qu'on a trop vu.

Ramène toi le son, ramène toi le sang!
Faites revivre le feu des folies féériques,
qui dansaient silencieuses et calmaient ta panique.

Si je clos mes paupières, lourdes comme de la pierre,
Si j'avale ma langue, qui glisse comme une anguille sur
le tortueux dédale du parvis de la vie, 
Je trouverai peut-être, une niche, une bouée
pour dire que oui, je sais, ma vie est toute trouée,
je vis sur du papier qui panique de mes maux qui ne trouvent pas
d'échos aux propositions pâles, du destin qui s'emballe,
sans jamais, oh jamais, mais non vraiment jamais,
me glisser de réponses sur qui sont les pétales et sur qui sont les ronces.

Tu vois, je poétise moi. C'est ça que je fais quand ça pas de trop... Quand ma petite pensée ne trouve pas de mots.

On a fait quoi de mal au monde mes rêves et moi? Parce que souvent, on se retrouve à sérieusement se le demander...

T'as vu? J'encaisse...


mardi 26 janvier 2016

Photo dans la nuit

De cette nuit sans sommeil (jusqu'ici, ne soyons pas défaitistes) je vous salue!


Hymne à la Joy

Vu aujourd'hui 26 janvier 2016

Joy

De: David O. Russel
Avec: Jennifer Lawrence, Robert De Niro, Bradley Cooper, Edgar Ramirez...

Quoi?  Joy raconte l'histoire (inspirée de faits réels) d'une jeune femme submergée par sa famille, les problèmes d'argents et d'autres soucis, qui décide de se lancer, de vivre sa vie, ce qui se traduit par la réalisation d'une serpillière révolutionnaire, et ce malgré les difficultés nombreuses et sa famille névrosée. C'est un peu le rêve à l'américaine de la petite demoiselle qui part combattre les épreuves pour connaitre la réussite.

Alors? Je m'attendais à un film gai, une petite ascension facile à regarder. Un genre de feel good film qui nous prouve que tout est possible. Sauf que non. Ce film est bien plus complexe qu'il n'y parait.
Pas de glam, pas de poudre aux yeux, pas de grands boulevards du succès qui s'étalent facilement.

 Joy est limite anxiogène tant le personnage rencontre difficulté sur difficulté, tant sa famille dysfonctionnelle irrite notre conception des relations en 2016. Jennifer Lawrence, nommée aux Oscars pour le rôle est déroutante dans sa jeunesse. C'est difficile de ne pas la voir dans un costume de petite fille qui s'habille comme maman.

On ne sait sur quel pied danser, car si on se rappelle de cette équipe sur Silver Linings Playbook, et bien ce film est lui sans complaisance et dépeint une humanité impitoyable, une réussite sans réel bonheur au rendez-vous.

C'est un peu ça qui manque à Joy, de la joie. On est contents d'avoir échappé à son échec qui lui pendait au nez tout au long du film, mais on ne se réjouit pas franchement de sa bonne fortune.

Ce personnage inspire le respect, mais pas le rêve, dommage moi j'aime bien quand le cinéma m'ouvre les espaces, quant ici je me suis sentie confinée dans un huis-clos trop gris à mon goût.

Why so serious Jennifer?






lundi 25 janvier 2016

The busy bee society


Ma grand-mère ne peut pas venir manger une crêpe avec moi samedi.

Elle a lessive la pauvre.

Laundry fever!
Et franchement, je sourirais bien gentiment en disant "Sacrée mamy!" sauf que non.

Ma mamy est une bête de mode concernant cette tendance qu'on a tous de dire "Ooooh j'ai trop envie de te voir!" bon, comme j'ai cours de zumba le vendredi, esthéticienne le samedi, et le dimanche je joue avec les enfants, on peut faire ça dans 2 mois le lundi soir ça te va?

On me dira, que ça va Sophie, toi aussi tu fais des choses parfois!
Oui bien sûr, mais si tu me proposes un truc, ou si tu as besoin de moi, je suis là!

On est tous tellement cons seuls dans notre coin, à compter nos meubles Ikéa, à contempler nos comptes Instagram les uns des autres, en rêvant de soleil et d'aventures... Mais quand il nous est donné de sortir de la routine, on craint de fou!

Alors bien sûr tout ne tourne pas autour de mamy! Heavens no!

C'est plus notre façon de relationner les uns les autres qui me tape sur le système.

Si de nos jours tu décides que Non! Tu n'es pas un numéro! Et bien, tu vas aller te rebeller dans ton coin en attendant que je règle l'assurance dentiste des gosses avec mon N+1...

Je ne dis pas que les dents de gosses ne sont pas importantes, juste que waow! Qu'est ce qu'on est barbants.

Je remarque que si les films pas exemple se passaient comme la vie, on serait mal barre.

La fille que j'aime s'en va pour travailler à 2000km d'ici? C'est bête, mais soit, de toute façon, j'ai fini mon crédit Uber, je vais pas lui courir après en vélib quand même? Et des meufs j'en trouve trop sur Tinder. En plus, ce soir c'est poker avec les potes. Non mais oh! 

Aller combattre le crime avec toi Bruce? Mais non quand même! Ce soir je scrapbooke avec les filles!

"Yo jack c Rose. T 1 bolos, ta salopette è trop chelou! J'te kit je kiff tro Cal #turèves #trobienpourtoi 

Luke, voici votre père, l'assistante sociale va venir lui poser quelques questions et on verra un peu comment combiner une garde surveillée bien sympatoche.


Oui je trouve aussi




Moi j'aimerais que ma vie ressemble à une chanson de Demi Lovato! Collez moi un procès pour ça si ça vous branche. Mais entre le vélo du dimanche et les promenades du chien, je doute que vous ayez le temps.




dimanche 24 janvier 2016

Les aventures de Tékitoi

 Je vous ai déjà dit que j'écris?


Oui, oui Ryan. Ne fais pas l'étonné.

De même, j'ignore si vous le savez, ma soeur est prof de français.

Dans cette configuration, lorsque elle a commencé à voir le conte avec ses deuxième, voulant leur faire lire un truc qui sortirait des sentiers battus, elle m'a emprunté mon histoire, ma petit conte à moi: Tékitoi.

Tékitoi raconte l'histoire du trentième enfant d'une famille qui part à l'aventure, rencontre un prince victime d'une malédiction et se retrouve confronté à un terrible ogre.

Le tout dans des termes un peu plus fun, je vous l'accorde.

A savoir que durant tout le conteTékitoi, enfant sauvage, ne sait pas parler et qu'en plus il est tellement sale et chevelu qu'on ignore s'il est un garçon ou une fille.

Bref, ma sista la teacha a donné une moitié de ce conte à sa classe pour leur faire écrire la suite.

Je t'assure que quand tu deviens la première moitié de ce genre d'exercice, tu sens que tu vieillis... 

Elle m'a fait lire leurs récits aujourd'hui. C'est juste super drôle!

Mention spéciale à l'élève qui envoie les personnages dans un magasin d'armes à feu pour acheter une Kalachnikov (mais elle coûte 250 000€, donc ils doivent changer de plan), à celui qui les fait discuter des résultats d'un match de foot, à tous les génies qui interviennent pour résoudre les problématiques comme par magie, et à cette tendance qui a l'air de l'emporter Tékitoi est un garçon!

C'est super mignon de voir le résultat. Je me souviens à quel point j'adorais ce genre d'exercices back in the days. Si ils ont pu s'amuser ne fut-ce qu'un peu en terminant mon texte, moi ça me rend toute chose.

Une nouvelle génération est bien dans la place me dis-je. Certes ils ont encore quelques progrès à faire en orthographe, mais hey! Bien joué les poteaux!












samedi 23 janvier 2016

Meet Ryan

Depuis quelques années, on a une tradition un peu bizarre dans ma famille.

On a un œuf décoré sur le frigo.

Ça a commencé il y a... Je ne saurais plus vous dire combien d'années, cinq ans peut-être? Par un oeuf nommé Adrien.

Adrien devait rester là jusqu'à date de péremption et odeurs désobligeantes, mais Adrien est tombé par terre, s'est légèrement fendu et a séché tout simplement de l'intérieur sans jamais devenir le vieil œuf pourri qu'on aurait pu imaginer.

Puis le drame est arrivé.

Adrien est tombé.

Après beaucoup de tristesse, j'ai rassemblé mes talents, j'ai vidé un œuf et j'ai dessiné une petite bonne femme githique avec des piercings partout. Ovulette était née.

Le week-end dernier ma filleule chérie s'en est prise à Ovulette, mettant un terme à deux belles années de règne sur le dessus du frigo.

Naturellement, jai respecté une semaine de deuil, on n'oublie pas un œuf comme ça.

Et aujourd'hui sentant le noir quitter mon coeur, j'ai senti que je pouvais vivre à nouveau et à nouveau donner la vie!


Du coup, je vous présente Ryan!

Le nouveau gardien du frigo parental. Il est beau ou quoi?

Ryan Goeufsling parce que... Egg girl!(puns, puns, puns!)





Breakfast Club

Hier, j'ai vu (enfin) Breakfast Club.

Ce film a quand même le même âge moi à peu de choses prêt, donc on peut dire que j'ai pris le temps.

Globalement que raconte ce film?

C'est l'histoire de cinq ados totalement différents ( la fille populaire, l'athlète, l'intello, la bizarre et le voyou) qui se retrouvent en retenue toute une journée ensemble. Et comme la journée passe, ils deviennent un peu amis, se découvrent, échangent sur leurs problèmes, pleurent, rient....

Bref, ils apprennent que malgré leurs différences, ils sont tous sympatoches comme tout!

Le FUN dans les eighties

Je ne sais pas que vous dire exactement sur ce film. Je crois que l'ayant découvert seulement hier (en 2016 donc) et à l'âge de trente ans, je suis hermétique à ce qu'on y voit.

On nous parle de personnages forts, je ne vois que des jeunes adultes habillés en dépit du bon sens, qui ont des conversations soi disant profondes, mais qui ont terriblement mal vieilli.

C'est affreux de faire un film sur les stéréotypes tout en les collectionnant soi-même au travers du film!

La vérité c'est que je me suis assez fort ennuyée, j'ai eu du mal à trouver ces ados sympa, surtout le personnage de Bender, qui est supposé être le bad boy de la bande, mais qui en 2016,fait plutôt peur avec son grand manteau et ses lunettes de soleil à l'intérieur.

Tema le pur beau gosse

Donc voilà, contente de l'avoir vu pour la culture, mais sans y avoir puisé grand chose.

Mais! Mais, mais... Je suis la première à l'admettre, c'est une question de timing.

Je suis sûre qu'en 1985 ce film a pu avoir un effet de petite bombe dans un monde encore timide au niveau du politiquement correct. Il est quand même question de drogue, de sexe, d'armes à feu...

Une petite poussée de chaleur pour l'époque.

 Malheureusement, moi les années 80 j'y suis née, je n'y ai que très brièvement mis les pieds, et de ce qu'il nous reste aujourd'hui comme références de l'époque, j'y suis très étrangère. I'm a 90's kid.

Donc pourquoi pas? Par curiosité sociologique, sur comment on a abordé des les 80's le thème du rejet de l'autre et de la perception de chacun par chacun.

Mais je crois que ça s'arrête là.

Trouvez moi naïve, mais je trouve qu'un film devrait pouvoir passer les époques sans s'affadir. C'est dommage sinon.













vendredi 22 janvier 2016

Combattons les problèmes de peau!

 Bon, si vous avez un peu exploré ce blog, vous savez d'ores et déjà que je ne suis pas une acharnée du "décrivons en long et en large tout ce que je viens d'acheter". Il y a plusieurs raisons à ça:

Je ne suis pas la plus riche personne du monde, et je doute que mon achat de jambon pour les tartines de midi soit passionnant à épiloguer

Je trouve qu'il y a déjà mille blogs qui vous décrivent tous les produits possibles et imaginables avec plein de jolis mots girly dedans. C'est un créneau, pas le mien

Je suis une personne pas test achat magazine


Mais au delà de ça, quand j'ai un truc un peu fou qui m'arrive je tiens à vous le faire partager. Gentille de moi-même.
Il y a quelques semaines de ça, suite à une prise de sang chez mon médecin, je me lamentais de la présence redondante d'acné sur mon visage.

Ooooh disais-je! De toute façon de nos jours c'est soit on laisse comme ça, soit on passe sous roacutane. Ce que je ne veux pas car ce médicament est une bombe nucléaire du corps humain.

FAUX! Me répondit ma gentille doctoresse


Elle se lança ensuite dans un grand discours médecino-barbare sur les nombreux produits inconnus du grand public qui existaient, et étaient efficaces. Et comme elle était dans un jour de grande bonté, elle me donna même une adresse d'une esthéticienne qui saurait m'aider avec mon problème.

Je vous passe les détails, il y en a beaucoup car Madame l'esthéticienne, si gentille qu'elle soit est également une énormissime pipelette. 

Mais quelque part, entre le moment où elle calomniait l'industrie du cheap cosmétique et qu'elle me faisait admirer sa peau à elle (oui oui, j'ai eu beaucoup de chance) elle me conseilla un produit.

Tadaam!
Meet Sebuprep. Dans les termes glamour de mon esthéticienne, ce produit va faire remonter tout le sébum à l'extérieur, entendez, hello boutons blancs et points noirs!  Elle a employé l'expression "aimant à sébum" belle image en vérité.

Donc, j'ai enfin obtenu ce tant convoité fluide hier, et depuis ma première application, je ne ressemble pas (encore) à Seth Brundle (Jeff Goldblum dans la Mouche petit inculte). 

J'avoue que ça picote, que tu sens que quelque chose travaille, mais quoi? Que se passe t-il dans mes pores? 

(Petite parenthèse sur le mot pore et les incroyables possibilités de jeux de mots auquel il se prête.
Le pore d'Amsterdam, le port du pore, un gros pore... Mon cerveau de pun addict flamboie!)

Comme j'ai peur de manquer de Glam dans ma description du produit, je vous envoie vers le lien de la marque Environ ici 

J'ai oublié de dire que je n'ai pas la plume saveur vanille pour rendre les produits attrayants... Je suis une fille concrète moi. Si si. Pores, sébum et boutons devraient vous l'avoir démontré.

Bref, tout ceci montre ses effets sur trois semaines... Que va t-il se passer? 


Gros cliffhanger, tu le sens?

Elle est pas belle ma peau?












Le prix des choses en 2016

Me laisser traverser...

Un sourire avec les dents


jeudi 21 janvier 2016

Hey teach!

Ce soir, comme souvent ces temps ci le jeudi soir, j'ai donné cours d'anglais.

Oui, i am a teacher from time to time.

Je donne cours à Jean et John (les noms ont été changés par mesure d'anonymat) des cousins issus de la haute!

C'est pas pour rien que prof c'est un métier, je vous l'assure!

Déjà mes deux élèves sont très différents .


 Il y a le jeune prodige à la Hermione Granger



Et puis un genre de Kylo Ren, super vénère de l'intérieur



Aujourd'hui d'ailleurs j'ai du monter le ton avec Kylo.


Jeune Padawan, de ma gueule tu te fous, je lui ai dit. Tous seuls, les verbes irréguliers ne s'apprendront pas.


Kylo a dit que mais si, mais que euh... Rien à voir! Il étudiait, d'ailleurs il avait remis toutes ses notes au propres, mais que c'était dans son ordinateur.

Je lui ai fait remarquer que si c'était vrai, il n'avait qu'à aller me les imprimer, et là Kylo s'est tu.
Probablement parce que il n'aurait rien eu à me montrer et que bon, un duel perdu d'avance ça n'a pas d'intérêt.

Alors je lui ai imposé de commencer à étudier ses temps irréguliers! Je commande à la Force moi tu vois.

Donc la semaine prochaine, il va me be was/were beener tout ça, si il ne veut pas que je fasse une sortie royale et outrée sur le fait que je ne suis pas là pour faire ses devoirs à sa place.

Après, sa maman, Dame Béatrice, m'a demandé si tout s'était bien passé.



Le truc, c'est que Béa est déjà assez 24/24 sur le dos de Kylo... Je ne pouvais pas décemment lui donner du grain à moudre! Donc j'ai dit que oui, très bien, encourageant, il y a du progrès.

On verra bien je suppose... Je bigge up bien les profs quoi qu'il en soit, parce que votre métier est vraiment étrange. Comment faites vous pour résister à toute cette vibe d'hormones de teenagers en échec scolaire? Si le regard de Kylo tuait, je serais au pilori depuis belle lurette.

Enfin, il m'a dit au revoir à la fin de la leçon et a promis d'étudier.


A suivre quoi....












mercredi 20 janvier 2016

Coucou


Billet d'humeur pour le journal du Petit Châtelain #2

Homme sweat homme

Elle ne sait jamais. N’essaie jamais.
Son mâle c’est l’amour fragile, celui qui jamais ne dure, mais qui tout de même fait mal. Fugitivement, elle s’est donnée, malheureusement, fut gaspillée.
Avec une grande aiguille, elle a tant voulu recoudre les accrocs de son cœur lourd, mais rien jamais ne dure tant qu’une échaudée des amours.
Dans la boîte de son crâne, se disputent des garçons ; un infidèle, un menteur et aussi un faux jeton.
Elle les connaît tous si bien, les appelle par leurs prénoms, et les entrevoit souvent dans les rues des fictions qu’elle se joue sur l’oreiller, juste avant de s’endormir, et terminant à coup sûr par « C’est ça que j’aurais dû dire ».
Avant, elle avait un amoureux. Et puis un jour, pour rien, tout est devenu foireux.
Une brocante à coups bas, un étalage de faux pas, une foire à se chercher les puces…
Elle n’est pas nonne, oh non. Elle connaît les plaisirs de la consommation.
Mais son cœur n’est plus un joli chevalier prêt à tout conquérir à la force de l’épée. Lassé des gamelles, des râteaux et des pelles, il a rangé les armes (ou a-t-il bu la tasse dans une crise de larmes ?).
Pour le meilleur, comme pour le pire, elle a changé sa façon de vivre, et se dit qu’un garçon morne, se remplace aisément par Robert Pattinson.
Les hommes de papier glacé ont il est vrai, cet avantage d’être facilement charmés, toujours prévenants, et recyclables.

Courtes nouvelles

Courtes nouvelles


Un gouffre de quatre mètres de profondeur s'est ouvert ce mardi en chaussée bruxelloise. Monsieur Bonny, en s'y jetant par distraction a moelleusement rebondi sur un matelas de roc, lui offrant de ce fait le repos éternel.

Dans le tram nonante-deux, monsieur Louys a été la victime des horaires étranges et tellement agaçants qu'on reproche à la STIB. Seule sa jambe droite n'a rien trouvé à redire, arrivant dans les temps en gare du midi.

Monsieur Perezzi, célèbre restaurateur se retrouve sur la paille, victime de son succès. Il semble en effet qu'en plus d'une clientèle de riches habitués, on se batte en cuisine pour sa place au festin. Les rats comme les cafards sont sur liste d'attente pour une réservation.

Madame Herbeyée, de passage à Bruxelles, a sorti ses cailloux, tel le petit Poucet. Mal lui en a pris, ceux-ci se sont vu dévorés par des oiseaux des mauvaises augure. Et la volière court toujours, bien qu'elle soit à présent poursuivie par des poulets.

Au gala de charité du Méridien, les généreux donateurs ont pu se divertir d'un duel entre monsieur Chauvet et monsieur Dulérant, ami très proche de la femme du premier. La querelle aurait éclaté pendant le service du premier plat.
Cuisine et sentiment, se mélangent rarement, que les restos du cœur soient prévenus.

Partis seuls en promenade les enfants Gautillon ont fait la connaissance d'un homme en pyjama. Fraichement, il le semble, échappé de l'asile. La police, perplexe devant les témoignages, cherche toujours à savoir s'il s'agit de Napoléon ou bien de Jules César.

Exercice sur La Faim

La faim

-II est terrible le petit bruit de l'œuf dur cassé sur un comptoir d'étain ...

Elle est dans la salle. Sur la scène, un gosse. Pas plus beau, pas plus charmant que tous ceux passés avant lui. Il entonne d'une voix nasillardement monocorde ce poème que, elle, doit écouter pour la quatrième fois de l'après-midi.
-Ferme ta gueule petit con, elle se dit. Étrangle toi avec ton œuf.
Elle devrait peut-être en parler à sa psy.
-Docteur, les enfants qui récitent de la poésie suscitent mon agressivité. C'est Freudien vous pensez?
Elle se sent nauséeuse, comme si chaque poème accumulé se fourrait dans sa gorge, comme de la mie de pain. Elle tente de se calmer, d'avaler sa salive, mais le petit sur scène s'excite dans ses phrases, son corps tremble comme de la gelée:
-Café-crème
Café-crème
Café-crime arrosé sang !...

La bile lui envahit la bouche. Dégoûtée par cet gosse qui d'une voix castrée poétise sur la bouffe.
Elle est prise d'un hoquet quand le gros enfant pour éclairer son sujet, mime un fusil de sa main.
Quand les gens ont applaudit, elle se rend compte qu'elle a vomi.

Chronique littéraire pour le journal du Petit Châtelain #2

Souffler sur la poussière

Barcelone, 1945. Daniel Sempere n'est encore qu'un enfant rêveur, passionné par la lecture.
Un matin, son père, libraire, le sort du lit à l'aube et l'emmène dans un lieu secret appelé le cimetière des livres. Dans cet enchevêtrement de longs couloirs, l'enfant se voit confier une tâche simple: il doit choisir un livre, n'importe lequel.
Daniel choisit. Il ne se doute pas que ce qui parait un innocent rituel va le suivre au long de sa vie. Car le livre est une relique, il raconte bien plus qu'il n'y semble. Y sont liés drame, passion et amour, et aussi le mystère qui le rend si attirant. Retournant passé et présent, le jeune homme va donner son âme à la recherche de réponses qu'il voudrait tant connaitre.

L'Ombre du vent est un livre qui produit un effet immédiat. Il semble ne pas avoir besoin de vous pour exister, tant ses pages sont emplies de justesse. L'auteur,Carlos Ruiz Zafón, jouant avec une incroyable virtuosité sur la gamme de l'humain, insufflant à ses personnages une douce poésie et une âme sensible qui vous attendrit, et donne cette si rare impression de marcher à leurs côtés, mettant nos pas dans les leurs. En ressort que ce livre, telle une galerie de miroirs vous envoie des images à la profondeur troublante. Jamais les rues de Barcelone ne se seront déroulées aussi subtilement sous les pieds du lecteur. Jamais il n'aura tant cru sentir le regard des personnages, jamais, il n'aura autant l'impression de faire partie de l'histoire.

Bien que ce livre soit à mettre entre toute les mains, il sera particulièrement apprécié de ceux pour qui la finesse est une qualité. Ici, nuls «Boum!» d'intrigue révélées grossièrement, ou de coups tordus pour faire passer une transition. L'Ombre du vent est une horloge où chaque pièce en cache une plus petite.
Ce livre est un monde à part: un ouvrage à la réalisation complexe, qui semble au final former un tout si cohérent, qu'on doute qu'il n'ait pas toujours existé.

Je me permets d'ajouter un détail qui ne peut laisser indifférent. Il s'agit ,en effet, d'un livre parlant d'un autre livre. Au delà d'une jolie mise en abîme, il est question d'un objet changeant la vie d'un jeune homme. Comme s'il avait trouvé sa lampe d'Aladin. Cette conclusion pour vous souhaiter à tous de tomber un jour sur un heureux hasard, porteur de belles heures à vivre. Car les aventures, cela existe encore.
L'Ombre du vent, ou le livre parfait pour partir de soi-même et même encore plus loin.

«L'ombre du vent», C.Ruiz Zafon, Éditions Le Livre de Poche, Paris, 2009

Chronique littéraire pour le journal du Petit Châtelain

Tous le monde est fou par ici vous savez...

Et voici que se profilent à l'horizon les vacances tant attendues! Joie, liesse et soleil pour les uns, bureau à gogo pour les autres. Il est des injustices qui ne peuvent vraiment pas laisser de marbre.
Sans pouvoir vous offrir de solution miracle, car si elles existaient croyez-bien que cela se saurait, il me reste néanmoins un joli compromis à vous proposer.
Imaginez-vous, vous promenant dans une verte contrée sans aucune idée d'où vous allez, de ce que vous allez voir, mais en sachant avec certitude que le meilleur est au rendez-vous. Et cela sans panier pique-nique à préparer, sans vous badigeonner d'huile solaire poisseuse, sans surveiller les enfants qui font mille bêtises.
C'est ce qui vous est proposé dans le livre de Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles.
Certes, cela semble si peu original. Alice, celle qu'on voit partout? Au cinéma, déclinée par Burton, ou en dessin animé par Walt Disney? Non merci, très peu pour moi...
C'est là une erreur qu'il ne faut pas commettre car si Alice est connue, ses aventures ne sont jamais deux fois pareilles. Il est de ces livres qui ne racontent la même histoire à personne. Alice est de ceux là. D'ailleurs, avouons que bien souvent, mis à part la reine de cœur, et le lapin blanc, personne n'a jamais entendu parler de la tortue fantaisie et du lièvre de mars. En voila pourtant qui auraient de sacrées histoires à vous raconter.
Un petit courant d'air frais venu tout droit de la campagne anglaise pour alléger vos journées, n'est-ce pas une agréable idée?
Alice, la promeneuse-rêveuse au mille rencontres vous attend pour partir, et croyez-le, vous vous amuserez à la suivre.
Le seul petit inconvénient de cet ouvrage est qu'il est court, trop court même. C'est là qu'il faut remercier monsieur Carroll, qui, probablement lui-même en manque de vagabondages oniriques, reprit sa plume plus tard et écrivit une suite aux aventures de son héroïne.
De l'autre côté du miroir et ce qu'Alice y trouva. Moins connu que son illustre frérot, ce livre
n'en est pas moins les retrouvailles avec une Alice toujours aussi attendrissante, avec des personnages aussi fous qu'implacablement logiques, et finalement cette douce rêverie pour laquelle les mois de juillet et août sont définitivement faits.
Et si vraiment, vous ne vous lassez pas des rêveries de Lewis, terminez votre odyssée à bord d'un bateau pour un troisième livre, La chasse au Snark. Tout en vers, comme une pantoufle de Cendrillon. Je gage dès à présent qu'elle vous ira parfaitement.

«Alice au pays des merveilles»
«De l'autre côté du miroir et ce qu'Alice y trouva»
«La chasse au Snark»

De Lewis Carroll, tous disponibles en livre de poche.

Billet d'humeur pour le journal du Petit Châtelain

Mrs Jekyll:

Je suis belle comme un cœur, fraiche comme une fleur. Jamais de boutons, de vilaines éruptions, de trace de culotte sous le pantalon.
Je suis L'Oréal, Chanel, robe de bal.
Je suis une vedette, icône de jet set.
Parfaite en tout temps, sourire blanc de blanc, allure féline, collier de diamants.
Vue à la télé, sans cesse imitée, Lolita de fer, sur papier glacé.

Ma vie sans défaut, ma vie de château, mes nuits intrépides, inspirées, insipides.

...

But mrs Hides:

Je suis bourgeoise, beauf, nouvelle riche, branchouille, racaille, pourrie gâtée, choyée négligée, lolita malgré moi, Petite pouffe de la City, femme à chiens plutôt qu'à hommes Bobo rebelle émancipée, anarchiste du rouge à lèvres,sauvageonne des bas quartiers, boxeuse au nez cassé, latino sans mes papiers, un peu folle, un peu alliée.

Chronique du quotidien en colocation

Que font les garçons dans les toilettes?
Ici votre envoyée spéciale sur le terrain, qui va tenter d'éclaircir aujourd'hui un Grand Mystère. Pourquoi les garçons mettent-ils tant de temps quand ils vont à la toilette?
Bien sûr, je ne vous parle pas du petit pipi de parking, que ça prend même pas vingt secondes. Non. Je vous parle du garçon dans son habitat naturel, avec sa jolie toilette, lieu où il passe et repasse , sans jamais rabaisser la lunette de plus.
Comme je ne dispose pas de sources fiables ou de témoignages, je me permets d'établir des hypothèses...
La première étant, le garçon Adore ses toilettes! Il y arrive, comme un roi, il se caresse tendrement la joue sur le rouleau de papier, ça lui évoque la douceur des bébés labrador, les champs de lavande en été, le linge frais au soleil...
C'est donc les larmes aux yeux qu'il s'assied sur le pot, parce que bon, à quoi ça sert d'avoir une vraie toilette si tu t'assieds pas?
Et là, juste à cet instant, le garçon se remet à penser aux choses vraiment importantes de la vie... Il devrait trouver un emploi, peut être rappeler la fille de l'autre fois? Et son regard s'arrête sur les ongles de ses pieds. Erreur. Il se dit qu'il serait temps de les couper, ou alors, une petite french manucure à la métrosexuel? Il contemple ses ongles...C'est fou ce corps humain quand même! Impressionné par lui même, il commence quelque flexions des jambes. Comme son corps bouge bien!
Il vérifie donc l'appareillage et, comme c'est drôlement amusant, il se met également à tirer sur ses cheveux (on espère toujours) pour voir s'ils tiennent encore bien. Malheureusement, les malheureux ne résistent pas, et vont donc se retrouver à orner la cuvette. Le garçon, peut être trop dépité, ne pensera jamais à les enlever.
Et puis, il est déjà trop concentré sur le journal qui traine par terre. C'est le moment culturel du garçon... Bon, il a beau relire à chaque fois le même exemplaire de la Libre qui est là depuis les anciens locataires, il trouve toujours quelque chose de nouveau et surprenant dans ce fantastique magazine! Il est donc parti pour sa petite lecture.
Par malheur, il tombe sur la page nécro aujourd'hui. Le garçon est un grand sensible, il commence à se désoler que Madame machin pleure son fidèle époux, au passage il s'arrache quelques poils supplémentaires, c'est la douleur due à la nouvelle, ensuite, anesthésie par cette perte qu'il ne comprend pas, il accomplit mécaniquement son pipi, sans trop regarder où il en a mis d'ailleurs, et s'en va, sans rabaisser cette stupide lunette.
Enfin, je suppute bien sûr. Mais y doit y avoir du vrai, parce que 10 bloody minutes!
C'est qui qui pendant ce temps là se contorsionnait pour garder le contrôle?

La barbe bleue (conte pré Amélie Nothomb qui me piqua mon idée, la fourbe)

Barbe bleue.

Il était une fois, il y a bien longtemps, un homme qui s'ennuyait. Il s'ennuyait voyez vous, parce qu'à 45 ans tout rond, il avait la nostalgie de son passé aventureux, des longues chevauchées sur sa Harley, des fêtes jusqu'à pas d'heure, et des petites nanas d'un soir.
Un jour, le regret se faisant si amèrement sentir, il n'hésita pas: il sortit sa vieille moto du garage. Profitant de l'absence de sa femme, il fouilla les placards pour retrouver ses habits de cuirs, et puisqu'il n'en était plus à une folie près, il se savonna longuement la chevelure et la barbe au bleu de méthylène. Le résultat lui plût beaucoup.
Ensuite, laissant un petit mot à son épouse comme quoi, il reviendrait bientôt, il enfourcha sa Harley et partit.
Il roula longtemps et finit par arriver dans le village où il avait grandi. Naturellement, avec une telle apparence personne ne le reconnut. Les gens sur son passage le dévisageaient, et disaient:
-Quel est cette drôle de barbe bleue? En voila un qui doit être pourvu de biens pour afficher sans sourciller pareille excentricité.
Se souciant peu des commérages, il prit ses quartiers dans la maison de sa jeunesse, qui pour toute abandonnée qu'elle était, en conservait pourtant un certain cachet.
Il retrouva avec plaisir des choses inchangées. Sa chambre était encore décorée de vieux posters de groupes qu'il avait adoré. Et, cerise sur le gâteau, dans un coin, posée contre son ampli l'attendait la première femme de sa vie... Sa gibson!
Trop heureux, il se jeta sur l'instrument, régla le volume à fond, et attaqua «I was made for lovin you». L'instrument qui avait été laissé à l'abandon de nombreuses années explosa un son qui retentit fort loin.
Or à ce moment dans la rue passait la vieille Dame Civette, commère du lieu, et habile langue de vipère. Entendant le son si étrange et discordant, elle s'exclama:
-Ce n'est pas possible! Il est en train d'égorger un cochon celui-là.
Et les rumeurs faisant leur travail, il était devenu peu de temps après, l'homme à la barbe bleue, celui qui étrangle des jeunes filles.
Cependant, comme il n'en savait rien, il continua à jouer de son instrument chaque soir, et la vilaine histoire n'en fut que ravivée.
Un jour qu'il ne faisait rien, on frappa à sa porte.
-Monsieur? Êtes-vous là? Je suis madame la voisine, mes deux filles et moi même venons vous présenter nos respects.
Comme il avait passé du temps à bricoler sa moto, son visage était enduit de cambouis, et sa barbe bleue plus emmêlée que jamais. Et lorsqu'il ouvrit la porte les trois femmes frémirent. Mais la mère, se rattrapa bien vite.
-Bonjour, je suis votre voisine, madame Boleyn, et voici mes deux filles, Marie et Anne.
-Enchanté dit-il, je suis monsieur euh...Monsieur barbebleu (comme on peut le voir, il manquait cruellement d'imagination). Bienvenue dans mon humble demeure!
-Votre maison, est fort jolie, je dois vous le dire! Ajouta madame Boleyn. Sans indiscrétion, combien gagnez vous comme rente?
-Ma foi, j'ai fait de forts bons placements boursiers et...Madame Boleyn ne le laissa pas terminer et ajouta:
-Parce que vous voyez, ma fille Marie, ici présente, cherche un mari, alors je me demandais si par hasard vous seriez intéressé.
-Mais c'est que...Il ne put pas continuer, car à présent la dénommée Marie, sur les ordres de sa mère s'était mise à tourner sur elle-même, dévoilant un fessier bien ferme, des seins tout aussi jolis, et finalement une dentition parfaite.
-C'est bon, Marie, tu peux fermer la bouche maintenant! Dit sa mère. Sauf si monsieur Barbebleu souhaite examiner. Elle est robuste, ne rechigne point à la tâche, et elle fait la cuisine.

L'homme fut séduit. Une belle jeunette comme celle là! Il n'aurait pas pu dire non.
Marie emménagea le soir même, sa sœur Anne pleurant de grosses larmes:
-N'y va pas Marie! Disait-elle! Tu sais ce que l'on dit! Tu sais ce qu'il fait aux femmes!
Il n'y prêta pas attention, parce qu'après tout, Anne était grosse, assez moche, et puis son appareil dentaire empêchait que l'on comprit bien ce qu'elle disait.
Heureux comme tout, notre homme fit visiter sa grande maison à sa nouvelle femme. Mais il la mit toutefois en garde:
-Voyez-vous Marie, vous êtes ici chez vous. D'ailleurs voici un trousseau des clés. Je ne vous demande qu'une seule chose. Vous voyez la petite porte là-bas? N'entrez jamais dans cette pièce. Sinon j'en serais fort embêté, les conséquences en seraient terribles, et je devrais me débarrasser de vous au plus vite, par pendaison peut-être, ou alors je vous empoisonnerais, je ne sais pas encore. Bien allons diner.

Marie se fit assez vite à sa nouvelle vie. Barbe bleue était un homme généreux, il lui achetait de beaux vêtements, des bijoux, et lui laissait même commander des ustensiles au télé-achat. Jamais il ne posa de question devant la pierre à dégeler la viande, la crème anti cellulite à la bave d'escargots ou le body trainer merveilleusement fantastique qu'elle avait commandé, entre autre choses.
Mais un jour, il lui dit, d'un air fort sérieux:
-Ma chère Marie, je dois m'absenter. Je ne sais pour combien de temps, je laisse la maison entre vos mains. Et j'ose croire que comme je vous l'ai demandé, vous n'irez pas ouvrir la petite porte.
-Je vous le promets mon cher mari dit-elle. Mais où allez-vous?
-Je ne peux pas vous le dire...Mais je reviendrai très vite. En fait, il comptait repasser dans son ancienne maison, histoire de trouver un accord avec son ancienne femme, mais ça, vraiment il ne pouvait pas le dire, parce que c'était un peu maladroit et puis cela ne regardait que lui.
Donc, il enfila sa culotte, ses bottes de moto, un blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos, et il partit comme un boulet de canon, semant la terreur dans toute la région.
Marie resta donc seule, tentant d'obéir à son époux et de ne pas franchir la porte interdite. Mais après avoir éclusé tout le chocolat des placards, vaguement regardé un feuilleton, elle n'y tint plus. Elle devait ouvrir cette porte.
Toute excitée du secret qu'elle allait découvrir, elle courut dans l'escalier et arrivée à la porte, elle enfonça la clé qui tourna lentement. D'abord, elle ne vit rien. Puis elle trouva l'interrupteur. Ce qu'elle vit alors la cloua sur place d'horreur. Des perruques, du maquillage, des robes pleines de paillettes extravagantes... C'était comme si son mari entreposait les restes de femmes mortes! Elle sortit en courant, s'emmêlant au passage dans un boa en plume.
Son premier réflexe fut de partir prévenir sa mère. Mais elle ne trouva à la maison que sa sœur Anne, leur mère étant partie au marché.
Elle se jeta sur sa elle, encore tremblante:
-Anne! Viens! Je t'en prie, il faut que je te montre quelque chose, j'ai besoin d'aide!
Elles repartirent donc toutes deux en direction de la maison de la barbe bleue.
-Monte au deuxième étage, je prends des gants en plastique et je te rejoint. Anne obéit, et partit dans les escaliers.
Elle avait à peine disparu qu'un grondement de moteur se faisait entendre, le mari de Marie revenait de son mystérieux rendez-vous. Il était content, car il s'était avéré que sa femme, habituée à être servie en tous points dans sa vie quotidienne, avait fini par mourir de faim, attendant que son mari vienne lui apporter le repas. Cela le satisfaisait de ne pas avoir eu à s'expliquer, et c'est de bonne humeur qu'il franchit la porte de la maison.
-Marie! Ma chère! Me voilà de retour. Lorsqu'il la vit, toute pâle, et apeurée, il comprit instantanément.
-Ma chère femme, quelles jolies plumes vous avez sur votre robe. Lui dit-il.
_Oui, je suis allée me promener dans la forêt, et un vol d'oiseau s'est jeté sur moi. Répondit-elle, tremblante.

-Mais ma chère Marie, ce sont des plumes d'autruches. Les autruches ne volent pas, et de plus vous n'en trouverez point dans notre hémisphère, à moins d'être allée dans un élevage, or je sais qu'il n'y en a pas par ici, car s'il y en avait un je le saurais, je suis très au fait de tout ça, car la viande de ces oiseaux est très bonne, avec une sauce au champignon, c'est délicieux....Mais je m'emporte...Vous avez pénétré dans la pièce interdite petite garce! Vociféra t-il.
Ah et maintenant vous devez bien vous moquer. Ouh il se déguise en femme! Ouh quel damoiseau, quel eunuque, AAAH! Je ne le supporte pas! Nul ne doit savoir cela! Je m'en vais prendre mon coutelas, et vous faire la peau!
La pauvre jeune fille terrifiée tomba à genoux, pleurant toutes les larmes de son corps, elle implora:
-Monsieur mon mari, je vous en prie, accordez moi une dernière volonté! Laissez moi prier Dieu avant de mourir!
-Je t'accorde dix minutes pas plus!
Elle monta à l'étage, et sachant que sa mère, qui en femme prévoyante ne se séparait jamais de sa bombe lacrymogène, allait arriver rapidement de ses courses, elle demanda:

-Sœur Anne, sœur Anne, ne vois tu rien venir?

-Hélas non, il fait noir comme dans un four.

-C'est parce que tu dois ouvrir la tenture.

-Ah oui! C'est nettement plus clair! Mais non, je ne vois que le trottoir qui trottoie et le gazon qui gazonne.

Ah ce moment, venant d'en bas, la barbe bleue poussa un rugissement terrible!

-Marie! Voulez vous venir ou le vous traine ici! Mon coutelas attend!

-Je vous en conjure mon doux mari, j'ai tant de choses à confesser. Ensuite elle ajouta beaucoup plus bas, alors sœur Anne toujours rien?

-Que non ma sœur! Je ne vois que le trottoir qui trottoie et le gazon..

-Oui ça va merci! Merci pour les métaphores mais ça ne va pas m'empêcher de me faire charcuter!

-Marie! Cria la grosse voix d'en bas cette fois je monte!

-Oui Seigneur, un instant, je m'onctionne le saint sacrement!

-Ici sœur Anne: J'aperçois une twingo qui twingotte! Oh oui pour sur elle twingotte!

De fait, la sœur Anne avait vu juste. Un instant plus tard, madame Boleyn débarquait en coup de vent, et en entendant les cris de ses filles aspergea copieusement de gaz les yeux de la barbe bleue.
Comme son mari n'avait pas d'autre héritier, Marie se vit comblée des nombreux biens de son mari, qui avait été mis en service psychiatrique.
Elle en fit profiter son entourage, qui loua sa bonté et sa gentillesse. Plus personne n'entendit parler de la barbe bleue, et elles vécurent très heureuses jusqu'à la fin de leurs jours.

Critique littéraire #1

Compte rendu du roman «Le Complet Brun»


Il s’agit, et on s’en aperçoit vite, d’une fiction vérité. C’est ce qui décrit probablement le mieux le livre de monsieur Jean Biernaux. Il est également clair dès les premières pages, que ceci est avant tout une satire, de la société, et ce, sans compromis aucun. Prenons pour preuve l’objet en lui-même, une illustration évocatrice en couverture, un titre aux résonances d’un quotidien ennuyeux, qui, on s’en doute sera probablement malmené au long du récit.
Vient alors le roman. Un style sans poésie, comme une pièce sans porte. Le roman pèse sur les épaules. Dès ses premières pages, on y parle un langage qui par trop familier aux oreilles d’aujourd’hui, renforce cette impression de réalité omniprésente.
Ce roman ne comporte ni beauté, ni ambages, au contraire, il utilise la force d’une société vacante, à l’ennuyeuse minutie et aux quiproquos clownesques pour mieux se faire comprendre.
Dans une critique absolue de ce qu’il semble bien connaître, Jean Biernaux prend le parti d’une croisade à laquelle la plupart d’entre nous avons renoncé. C’est un courageux combat, et il est bon de se faire rappeler au désordre salvateur de temps à autre.
Malheureusement, et c’est là point de vue purement subjectif, cette mécanicité ambiante, cette normalité étouffante, ce combat trop ordinaire, ne font écho que chez certains. C’est chose sûre, un livre, on l’aime, ou on l’aime moins.
Ici, l’histoire est vieille comme le monde, et que cela soie dans les comics d’Alan Moore, ou par exempledans le Brazil de Terry Gilliam, chacun y a déjà goûté.
Il ne s’agit pas d’une critique de problématique, mais plutôt d’une préférence stylistique, ce qui diffère en tout point.
Ce roman issu de l’esprit d’un auteur belge perpétue une tradition du réalisme triste qu’affectionnent nos artistes. Certes, il est difficile de comparer une œuvre écrite à un film, mais il n’empêche cette impression de déjà vu, de problématique sociale hyper réalisée dont nos cinéastes font souvent leurs films.
Ce roman, trop vrai pour faire rêver se positionne donc dans un genre brut de décoffrage, aux adjectifs sobres et cinglants, aux personnages fades de leur réalisme. Les phrases sont directes, ou alors longues et complexes telle une chaîne de montage. Les personnages ne sont ni beaux, ni spécialement intelligents, ils sont juste pareils à nous qui les lisons. Une fenêtre qui nous renvoie nos torts au visage, qui angoisse une jeunesse de moins en moins certaine de ne pas finir elle aussi dans un petit bureau.
Car il faut bien reconnaître ceci finalement; ce livre sans complaisance n’est pas là pour rassurer, il alarme et inquiète, et laisse entrevoir à quel point les beaux rêves peuvent être ébranlés.
Finalement, la tristesse est de mise quand on sort de ceci, et la question se pose…
En avions nous besoin?
Pas que la société ait besoin d’être nourrie d’un parfum illusoire, mais plutôt dans le sens qu’à force de penser au futur du présent, on oublie un peu trop de nous faire respirer. La conclusion se porte sur une observation qui mérite d’être faite.
Ce livre serait probablement une plus grande réussite si le sujet plébiscité n’était pas à la mode.